Présences

Je parlais de révérence dans mon précédent article. C’est un mot qui j’aime beaucoup. Il me parle de ce qui se lève en moi quand je suis subjuguée par la beauté de la nature, de cette intuition poétique qu’il existe une conscience bienveillante derrière les paysages, les éléments, les rivières et les montagnes. Une intelligence finalement (revoilà ce mot), et qui gouverne aussi nos battements de coeur, le renouvellement incessant de nos cellules. J’imagine le grand lâcher-prise comme l’acceptation sans retenue de cette évidence que nous nous forçons d’oublier pour nous rassurer.

Je me plaît à penser que cette révérence spontanée nous a fait créer les dieux, personnifier les éléments, et que la dévotion que nous leur portions aux temps de nos Edens était une manière de donner corps à ce trop plein d’émerveillement qui veut sortir de nous. Je crois en un univers fait d’amour et, quoi d’étonnant alors à ce que ces présences se manifestent en retour, instaurant un dialogue entre les enfants de la création, juste pour le plaisir d’explorer la dualité sous toutes ses formes ?

Adolescents, nous explorons les excès, dénigrons les plaisirs simples pour leur préférer la satisfaction de notre besoin d’intensité ou d’appartenance. Adultes, nos sens s’ouvrent de nouveau à la beauté de la fleur qui s’ouvre, au vol d’étourneau. Peut-être sur le même modèle de progression, notre espèce est-elle en train de grandir, de se reconnecter à l’intelligence des choses.

Renaissance de la féérie.

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