Le café en bas de chez moi est un refuge pour écrire plus réconfortant que ma chambre après les événements de ce mois de novembre. Un élan de tendresse pour le barman me donne les larmes aux yeux. Je suis à fleur de coeur.
Est-ce le moment de parler du côté obscur ? Je n’ai pas vraiment défini d’antagoniste dans mon histoire, ou du moins, pas d’antagoniste extérieur. Et voilà que moi, qui suis plus habituée à me confronter aux ombres qui m’habitent, je vois l’ombre se manifester avec force et fracas dans mon univers. Nous étions bien à l’abri dans nos petites bulles jusqu’à présent. Des bulles qui laissaient à peine entrer la misère du monde, il faut le dire.
Mais l’inspiration m’entraîne ailleurs. Ou peut-être pas.
C’est la musique de Sunshine de Danny Boyle, qui fait monter l’envie d’écrire. Elle éveille le sentiment d’émerveillement mêlée de frayeur (awe en anglais) que l’on peut laisser monter face à la toute puissance de notre astre.
Et si la remontée de la lumière sur notre monde se faisait avec une telle majesté ? Tel un amour implacable qui ne laisse rien intact sur le chemin de ses rayons ? Surtout pas nos petitesses. Imaginons que seule notre grandeur peut tenir bon dans ce déferlement de lumière. Qui serons-nous dans cet aube inéluctable ?..