Cette semaine, les découvertes s’enchaînent joliment en tissant avec nature, science et enfance.
Les Américains appellent homeschooling, l’école à la maison, et unschooling le fait de laisser les enfants s’éduquer eux-mêmes — après tout, ils apprennent bien à parler leur langue maternelle sans s’asseoir derrière un bureau, et à marcher sans prendre des cours de marche; et ce sont les choses probablement les plus difficiles à maîtriser pour des êtres en développement!
Carol Black, la réalisatrice de l’excellent documentaire Schooling the World (en – visible en intégralité) qui dénonce l’imposition du modèle d’éducation occidentale dans le mépris total de l’éducation telle qu’elle est prodiguée dans les sociétés traditionnelles, publie ce mois-ci un article sur La nature sauvage des enfants (la révolution ne se produira pas dans une salle de classe) (en). Une belle synthèse.
Marie Goodwin va plus loin et s’intéresse à l’importance de ce qu’elle appelle deschooling, autrement dit l’importance, au delà de choisir la méthode qui nous semble la plus épanouissante pour nos enfants, de nous déconditionner nous-mêmes des réflexes de comportements acquis à l’école. Un retour sur soi éclairant. Voici les 1ère, 2ème et 3ème parties (en), en attendant la 4ème.
Un peu réchauffée, mais certains ne la connaissent pas encore, la jolie brève interview d’André Stern (fr) qui aborde quelques unes des leçons de son enfance. La totalité de son expérience est décrit dans son livre « …et je ne suis jamais allé à l’école (histoire dune enfance heureuse) » que l’on peut feuilleter sur ce lien.
Dépasser la peur de la nature (fr), c’est le sujet de l’article d’une ornithologue qui nous parle d’écologie intégrale, la démarche qui vise à renouer les liens rompus entre l’homme et ce qu’il a nommé nature.
Un livre que l’on m’a recommandé, The Biology of Wonder (en), la Biologie de l’émerveillement d’Andreas Weber va encore plus loin, puisqu’il parle d’écologie poétique, arguant que la science doit prendre en considération les émotions et les ressentis, qui nous relient au vivant.
Pour allier science et enfance retrouvée, pourquoi ne pas se procurer le splendide livre de coloriage de Rafael Ajauro sur le nombre d’or dans la nature ? Ou juste regarder la vidéo de sa campagne de crowdfunding qui a explosé ses compteurs 🙂
Plus léger, et parce que les choses progressent à petits pas, un reportage du 19/20 sur le retour de la loutre en Bretagne (fr) !
L’INREES propose sur sa chaîne (sur abonnement) un documentaire qui raconte que les enfants peuvent apprendre à parler aux animaux (fr). Vous l’aviez oublié ? :). Souvenez-vous des contes de fées ! Justement, deux philologues s’intéressent à ce que leur évolution dévoile des modes de vie de nos ancêtres bien plus lointains que Grimm et Perrault: What fairy tales tell us about where we came from (en).
Tout se tient: un lien pour découvrir un troubadour contemporain, le conteur breton Samuel Allo (fr).
Pour rester dans le monde magique, chamanique (deux adjectifs presque synonymes!), ne vous privez pas d’aller admirer les dessins et gravures de Nelly Stetenfeld, qui gagnent à être vus en vrai tellement son train est fin et précis.
Et parce que le chamanisme, c’est du sérieux, l’excellente interview du Dr Jacques Mabit sur les risques inhérent à la rencontre entre une pratique ancrée dans une culture indigène et des occidentaux déconnectés.
Belles lectures, gardez les yeux ouverts !
L’interview du Dr Jacques Mabit m’a intéressée car j’ai une amie qui a vécu une expérience très forte avec l’hayawasca (orthographe à revoir) ; également j’ai retrouvé des informations dont j’avais eu l’intuition concernant la vague néo-chamanisme des occidentaux.
En ce qui concerne Shooling the world, d’une part, ma formation psychanalytique me conduit à un certain recul : il me semble qu’il y a une thèse dans ce film ; évidemment, on pourrait lui présenter beaucoup d’antihèses. La présentation est superbe sur la forme mais sur le fond… Gros bisous. Patricia
Je suis d’accord avec toi: il y a un équilibre à trouver entre respecter l’apprentissage traditionnel et donner aux enfants les moyens d’évoluer dans le monde actuel. Le film a au moins le mérite de souligner une tendance perpétuée à l’excès. D’autre part, puisque l’éducation assis derrière un bureau à ingurgiter des savoirs choisis par d’autres est énormément remise en question aujourd’hui, je trouve qu’il enrichit le débat.