Traduction d’un post fb de Ian McKenzie.
Au lendemain de la lune de sang (NT: 4/4/15), quelques réflexions sur le masculin sacré.
Christine Pelmas, auteur dans le domaine de la sagesse féminine, est une amie. Selon elle, un des rôles primordiaux du masculin est de « générer de la sécurité pour que les femmes créent ». Avant de bondir et de l’accuser de propager des standards sexués ou de clamer que toutes les femmes ne recherchent pas la « sécurité », réfléchissez à ce que peut vouloir dire le mot sécurité.
Combien de fois ai-je été témoin de fois de la part sombre du masculin à l’œuvre, celle qui considère tout le féminin comme une proie ! Je parle du regard qui voit le corps de la femme comme un objet, comme si sa raison première était d’être « utilisé ». Avec l’âge, l’ombre du masculin se métamorphose en l’obsession de la muse : cette secrète manie des hommes qui imaginent que, peut-être, en consumant la force vitale de suffisamment de jeunes femmes, ils arriveront à vivre indéfiniment.
Ce regard masculin s’est cristallisé dans notre culture et il n’est pas étonnant que nous soyons collectivement en train de violer et de piller la terre sans restriction. Chez les femmes, ce regard a été intériorisé en une guerre contre leur corps : les dysfonctionnements alimentaires, la dépression et la compétition sont bien plus fréquents que la véritable sororité. Et on nous dit que les femmes veulent la sécurité et être en sûreté, un foyer immuable dans une mer changeante.
L’ironie est que le désir le plus profond du masculin n’est pas celui d’une vie éternelle dans la forme mais d’une RÉUNION avec le féminin. L’ironie du féminin est qu’elle n’a pas besoin d’être « sauvée ». Ou enfermée. Ou préservée des chagrins de ce monde. Le désir le plus profond du féminin est d’être complètement REGARDÉE dans son expression.
A notre époque, le rôle du masculin n’est pas d’abandonner entièrement le pouvoir au féminin; le pendule ne ferait qu’être entraîné trop loin dans la direction opposée. Notre transition planétaire n’est pas la transition de l’Un vers un autre Un, mais plutôt que l’Un revienne au Multiple.
Le masculin doit s’éveiller au devoir de soulever un chahut féroce et sacré. Les hommes doivent avoir la volonté de parler avec un amour ferme à leurs frères, en leur demandant des comptes pour leur comportements obscurs et leur blessures. Ils doivent être ceux qui s’écrient: « Vous ne passerez pas » quand la machine de la civilisation transgresse les frontières du sacré.
Ensuite le rôle du masculin sacré est de poser un genou à terre et de tenir l’espace pour que le féminin se lève, danse et éveille de nouveau à la vie l’âme fanée du monde. Le féminin sait le faire. Elle le sait au tréfonds de ses os.
Si vous êtes un homme et avez fait l’expérience du privilège béni d’entendre les femmes chanter entre elles et à la Pachamama comme nos ancêtres savaient le faire, vous êtes peut-être tombé à genoux devant la beauté et le mystère absolus de toutes les choses. Et la rumeur de votre lien de parenté avec elles a germé dans votre coeur barricadé et a murmuré : voici le monde tel qu’il pourrait être.