Je me promenais l’autre jour dans la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, un labyrinthe de pierre qui a abrité une communauté imposante sur les bords du Rhône.
Au détour d’un passage, une petite cour se révèle, toute simple. Dans un coin, un olivier tend ses branches vers le ciel, serein. En faisant le tour de cet arbre de taille humble mais dont les branches trahissaient l’âge, j’ai pensé aux moines qui s’en étaient occupés au fil des siècles. A tous ceux qui avaient posé leur main sur son tronc, distraitement, en quête de réconfort, ou par sympathie pour cet être d’un autre règne qui logeait parmi eux. A ceux qui s’étaient assis sous ses branches…
Tout ce que cet arbre a vu passer autour de lui! Les époques, les hommes, la succession d’incidents, de dialogues ou de confessions qui se sont déroulés à sa portée… Si il pouvait nous les raconter, cela ne serait-il pas passionnant? Et surtout bien plus véridique et chargé d’émotion que ce que les historiens parviennent à extraire des traces de ceux qui sont passés avant nous!
Je voudrais que les arbres soient mes professeurs d’histoire!
Et si nous rêvions d’une époque où ce serait le cas? Moi, je le fais. Certains dialoguent déjà avec les esprits de la nature alors pourquoi pas?
En poursuivant ma promenade, j’ai cru apercevoir l’esquisse d’un homme attentif à côté d’un grand arbre, et, je vous assure, il avait l’oreille d’un stéthoscope posé contre le tronc 🙂
PS 1: Les grands esprits se rencontrent! En couverture du dernier numéro de Kaizen: un dossier « Pourquoi a-t-on besoin des arbres? »
PS 2: La bande annonce du nouveau film de Luc Jacquet, le réalisateur de la Marche de l’Empereur: Il était une Forêt.